Dans le cadre de son obligation de vigilance à l’égard de la clientèle (CDD), un établissement financier doit évaluer d’éventuels futurs clients en fonction de différents facteurs de risque. L’un de ces facteurs concerne les médias défavorables ou la presse négative, à savoir des informations publiées par des médias rapportant qu’un client potentiel peut représenter un risque de blanchiment d’argent ou de financement du terrorisme (LCB-FT).
Pour un établissement financier, il est essentiel de pouvoir identifier et évaluer ce type d’informations pour prendre une décision éclairée quant à l’opportunité de faire affaire, ou de continuer de faire affaire, avec un client spécifique. Le processus qui permet à un établissement de limiter son exposition aux risques LCB-FT, et de se protéger contre les conséquences d’un défaut de conformité à la réglementation, s’appelle le filtrage de la couverture médiatique négative.
Cependant, ce filtrage oblige à traiter de gros volumes de données, et ce dans un environnement médiatique de plus en plus diversifié et multiforme, c’est-à-dire comprenant non seulement les sources traditionnelles d’information écrite et audiovisuelle telles que les journaux, la radio et la télévision, mais aussi les blogs, les médias sociaux et les forums en ligne non structurés.
Pour ménager un équilibre entre les pressions liées à la croissance de l’activité d’une part et à la conformité à la réglementation d’autre part, un établissement doit être capable d’identifier, d’interpréter et de hiérarchiser toutes ces données pour prendre les mesures qui s’imposent. C’est pourquoi la solution de filtrage adoptée par un établissement doit être adaptée à ses besoins en tant qu’entreprise et s’appuyer sur la maîtrise des bonnes pratiques de filtrage des médias défavorables.
Bonnes pratiques pour filtrage efficacement la presse négative
1. Procéder à une évaluation des risques
Tout filtrage des médias défavorables effectué par un établissement financier doit s’appuyer sur une évaluation initiale des risques pour identifier les domaines où il s’attend à être confronté à des risques. Cette évaluation doit porter sur les services ou les produits proposés par l’établissement, par exemple des services permettant aux clients d’agir dans l’anonymat tels que la banque privée et présentant généralement un risque plus élevé, ainsi que sur les types de clients avec lesquels l’établissement souhaite travailler.
Les clients à haut risque sont généralement des personnes politiquement exposées (PPE), des personnes originaires de juridictions où les contrôles en matière de LCB-FT sont plus laxistes ainsi que des personnes dont la profession en fait des cibles privilégiées pour des opérations de blanchiment d’argent de financement du terrorisme (BC-FT) comme par exemple :
- Les négociants en valeurs mobilières de grande valeur
- Les intermédiaires en transfert de fonds
- Les employés de casinos
- Les entrepreneurs de travaux publics
Un établissement doit donner la priorité aux alertes positives liées à la presse négative associée à l’un de ces profils.
2. Développer des politiques et des procédures claires
Après avoir évalué les risques, un établissement doit mettre en place des politiques spécifiques pour définir ses obligations en matière de conformité et la manière dont il compte s’y conformer. Il doit aussi établir des procédures détaillées sur l’application concrète de ces politiques. Voici quelques éléments importants à prendre en compte lors du développement de ces politiques :
- Les réglementations locales : Le filtrage des médias défavorables fait partie intégrante des recommandations de programmes LCB-FT formulées par des organismes comme le Groupe d’action financière (GAFI). Un établissement doit identifier les réglementations en vigueur dans sa juridiction et s’en inspirer pour orienter sa politique de filtrage des médias défavorables ainsi que ses obligations de signalement lorsque des dossiers doivent être remontés.
- Les audits : Les typologies contemporaines de blanchiment d’argent ne cessant d’évoluer, un établissement est contraint d’adapter sa politique LCB et de confier régulièrement l’examen de ses processus de filtrage des informations négatives à une équipe indépendante.
- La formation : Même si le responsable Conformité et son équipe sont les premiers à appliquer des politiques de LCB-FT efficaces, toutes les équipes de l’établissement devraient recevoir une formation régulière et approfondie sur l’application de ces politiques afin que ce même établissement puisse disposer de plusieurs lignes de défense contre la criminalité financière.
- La documentation : Un établissement doit tenir un registre à la fois clair et facilement consultable de ses politiques et procédures, de toutes ses activités de filtrage des clients ainsi que des raisons et preuves qui motivent et justifient les mesures prises. Procéder de la sorte est important non seulement pour une prise de décisions claire, mais aussi en cas d’audit externe.
3. Utiliser des technologies et des solutions de pointe pour filtrer les médias défavorables
Un filtrage efficace de la couverture médiatique négative impliquant de collecter et d’analyser de gros volumes de données, la vérification manuelle traditionnelle n’est donc pas adaptée à des opérations d’envergure. En effet, le volume d’informations écrasant qu’un établissement doit passer au crible rendrait le processus manuel excessivement laborieux et chronophage.
Adopter l’automatisation pour accélérer le filtrage des éléments les plus répétitifs et les moins pertinents est une étape importante qui permet à l’équipe Conformité d’analyser des données de sources médiatiques beaucoup plus rapidement et massivement que si elle devait faire ce travail manuellement.
Néanmoins, l’expertise humaine de l’équipe Conformité reste un atout essentiel, notamment pour définir les profils de risque, déterminer les paramètres pour lancer des recherches dans les médias indésirables et enquêter sur les résultats positifs. Les stratégies de filtrage de la presse négative les plus efficaces associent ces deux pratiques, l’efficacité de l’automatisation permettant de renforcer l’expertise humaine.
4. Filtrer des sources de données crédibles et exhaustives
Toutes les sources médiatiques n’offrent pas la même fiabilité. Dans la mesure du possible, un établissement doit veiller à filtrer ses clients par rapport à des sources crédibles et exhaustives afin de pouvoir enquêter sur les dossiers les plus urgents et de conserver des ressources pour examiner les résultats positifs moins fiables. Tous les résultats issus des médias défavorables n’étant pas égaux, attribuer des niveaux de risque moins élevés à des résultats moins crédibles ou moins complets permettra à un établissement d’entrer plus vite en relation d’affaires avec de nouveaux clients.
5. Catégoriser les résultats de la mauvaise presse
De la même manière, le profil de risque d’un client peut varier en raison de l’existence de médias défavorables, mais aussi de leur contenu. Chaque dossier doit donc être traité de manière unique. En effet, la crédibilité d’un article médiatique défavorable est influencée par des facteurs tels que la nature de la condamnation (pénale ou civile) ou le lien direct entre le client et un délit de blanchiment d’argent ou une infraction sous-jacente.
C’est pour toutes ces raisons qu’un établissement doit évaluer l’importance des actualités défavorables pour calculer leur impact sur les niveaux de risque d’un client, tâche ce qui est facilitée par le déploiement d’un système de catégorisation. Voici quelques exemples de catégories d’informations négatives à traiter de manière plus sérieuse :
- La criminalité financière : Il s’agit notamment du blanchiment d’argent, du financement du terrorisme, de la fraude, de la corruption et du délit d’initié.
- Le trafic de stupéfiants : En tant qu’infraction majeure de blanchiment d’argent, ce trafic se situe à l’extrémité la plus critique de l’échelle des médias défavorables, parallèlement à d’autres activités telles que le trafic d’armes ou la traite d’êtres humains.
- La cybercriminalité : Toute infraction impliquant un ordinateur ou un équipement en réseau tel qu’un téléphone ou une tablette doit être considéré comme un résultat défavorable hautement prioritaire.
- La réglementation : Des antécédents de non-respect de la réglementation peuvent mettre en évidence une condamnation pénale ou révéler une implication dans des activités criminelles associées.

6. Évaluer le caractère récent des informations médiatiques négatives
Au-delà de leur crédibilité et de leur contenu, la date de publication des informations médiatiques négatives joue un rôle important pour déterminer le risque lié à un client. Certains résultats interpelleront davantage les établissements financiers que d’autres et un article médiatique défavorable publié il y a plusieurs années sera naturellement moins prioritaire que différents résultats datant, par exemple, de l’année dernière. C’est pourquoi les niveaux de risque liés à un client peuvent être modulés en fonction de la date de publication d‘un article médiatique défavorable, voire être reclassés au fil du temps en l’absence de nouveaux résultats.
7. Effectuer une surveillance continue
Le filtrage des médias défavorables et de la presse négative ne peut fournir que des informations historiques concernant le profil de risque d’un client. En l’absence d’informations actualisées, un établissement risque donc de perdre de vue l’exposition au risque lié à sa clientèle et d’être pris au dépourvu face à des révélations de dernière minute. Même si le filtrage des informations négatives est une étape essentielle de l’entrée en relation d’affaires avec un client, un établissement doit également tenir compte de l’évolution du profil de risque de ses clients. Les bonnes pratiques de filtrage des médias défavorables recommandent donc aux établissements de surveiller en permanence l’actualité négative de leurs clients pour s’appuyer sur des profils de risque toujours précis.
Logiciel automatisé de filtrage de la couverture médiatique négative
Face au volume et à la diversité des données concernées, vérifier manuellement les médias défavorables ne suffit plus pour satisfaire aux obligations de conformité tout en se consacrant en parallèle au développement de l’activité de l’établissement. En automatisant les tâches répétitives et en fournissant des résultats précis, une approche du filtrage des médias défavorables fondée sur l’apprentissage automatique permet à l’équipe Conformité de se concentrer sur des tâches plus critiques et créatives, ce qui renforce la capacité de l’établissement à identifier les vrais risques de manière efficace.
S’appuyant sur le traitement automatique du langage naturel pour garantir des recherches extrêmement précises, la solution logicielle de ComplyAdvantage s’articule autour de quatre fonctionnalités majeures, à savoir :
- Un filtrage structuré : Notre logiciel filtre des profils d’entités et d’individus à la fois actualisés en continu et structurés, et non pas un flux infini d’articles.
- Une sélection de listes de sources : ComplyAdvantage s’appuie sur des listes de sources spécifiques qui sont établies par des experts en criminalité financière et fondées sur la réalité de l’activité des criminels.
- Un apprentissage automatique contextuel : Notre solution écarte les occurrences médiatiques qui ne sont pas négatives en s’appuyant sur des ressources d’apprentissage automatique entraînées à partir de contextes spécifiques aux médias défavorables.
- L’alignement sur la taxonomie du GAFI : La solution que nous proposons est fondée sur une taxonomie LCB-FT alignée sur les recommandations du GAFI.
Grâce à la plateforme Mesh de ComplyAdvantage, un établissement financier est en mesure de relever les défis liés à la fiabilité, à la date de parution et à la pertinence des médias défavorables et également de réduire de 80 % les délais d’entrée en relation d’affaires tout en facilitant l’accueil de nouveaux clients à grande échelle.
Accélérez l’entrée en relation d’affaires grâce au filtrage permanent des médias dévaforables
Le logiciel de filtrage de ComplyAdvantage utilise des modèles d'apprentissage multilingues pour identifier les risques, établir des profils clients complets et gérer facilement les risques.
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