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L’état de la criminalité financière en 2024 : télécharger notre dernière étude

Plus de 2000 mules financières arrêtées suite à une enquête internationale d’Europol

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Le 05 décembre 2022, Europol a annoncé l’arrestation de 2469 mules financières dans le cadre de sa huitième édition de l’initiative EMMA8 (European Money Mule Action ou Action européenne contre les mules financières) dont la dernière phase opérationnelle a été menée de septembre à novembre 2022 en coopération avec Eurojust, INTERPOL et la Fédération bancaire de l’Union européenne (FBE).

Outre ces arrestations, 8755 mules financières (passeurs d’argent) et 222 recruteurs de mules ont été identifiés à travers le monde. L’opération a par ailleurs permis de découvrir 4089 transactions frauduleuses et d’intercepter 17,5 millions d’euros.

25 pays dont le Royaume-Uni, l’Irlande, l’Italie, l’Espagne, les États-Unis et l’Australie participent à l’initiative EMMA, initiée en 2016, qui est la plus grande opération internationale du genre. Pour les besoins de cette initiative qui repose sur le partage d’informations publiques-privées, près de 1800 banques, bourses d’échange de cryptomonnaies, FinTechs et fournisseurs de solutions de connaissance du client (KYC) coopèrent avec les autorités.

L’ampleur de l’activité des mules financières

Selon le Cifas, le service britannique de prévention de la fraude, le nombre de personnes de moins de 21 ans qui portent la marque de l’activité de passeur d’argent augmente de 78 % par an. INTERPOL explique que le recrutement de ces individus s’opère généralement par le biais d’arnaques en ligne qui leur font miroiter des gains financiers. Les arnaques les plus courantes sont notamment :

  • Des offres d’emploi frauduleuses
  • Des escroqueries sentimentales
  • Des arnaques à l’allègement de la dette
  • Des arnaques à l’investissement
  • Des arnaques au remboursement
  • Des escroqueries avec usurpation d’identité

L’enquête d’Europol est la toute dernière d’une longue série sur les passeurs d’argent (mules financières). En 2021, l’identification de plus de 18 000 mules financières par Europol, INTERPOL et la FBE a conduit à l’arrestation de 1803 personnes impliquées dans des activités criminelles pour un montant global estimé à 67,5 millions d’euros.

En juillet 2022, l’agence nationale britannique de lutte contre la criminalité (NCA) a annoncé l’incarcération du chef d’un groupe de blanchiment d’argent dont le réseau de passeurs d’argent a transféré 104 millions de livres Sterling en contrebande du Royaume-Uni à Dubaï entre novembre 2019 et octobre 2020. Dans le cadre de ce qui est décrit comme « l’une des plus grosses enquêtes [de mules financières] jamais menées » par la NCA, des liasses de billets de banque emballées sous vide ont été découvertes dans plusieurs valises contenant chacune près de 500 000 livres Sterling pour un poids d’une quarantaine de kilos. Pour tromper le flair des chiens détecteurs des douanes, du désodorisant ou du café avait été pulvérisé sur chaque sac.

Comportements « à surveiller » des mules financières

Pour mieux détecter et prévenir l’activité des mules financières, l’équipe chargée de la conformité doit surveiller les comportements suivants qui peuvent être signes d’activités suspectes :

  • Les modes de transactions – Les mules financières sont susceptibles de réaliser différents types de transactions qui ne correspondent pas à leur profil de risque client. Pour repérer les modes des transactions suspectes, les établissements doivent déployer des protocoles de supervision qui cernent les caractéristiques de transaction et le contexte environnant, y compris les destinations et les destinataires.
  • Des méthodes de paiement inhabituelles – Pour transférer rapidement de l’argent en préservant leur anonymat, les passeurs d’argent utilisent souvent des méthodes de paiement uniques tels que des cartes prépayées ou des virements.
  • L’origine et la destination du transfert – Les montages pour blanchir de l’argent impliquent généralement des transferts vers et en provenance de juridictions à haut risque qui sont très mal notées par les instances de surveillance internationales telles que Transparency International. De ce fait, les établissements financiers doivent se pencher de près sur l’origine et la destination des transactions réalisées sur les comptes de mules financières potentielles en s’intéressant aux juridictions dont les systèmes et les contrôles LCB sont particulièrement faibles.
  • Des informations clients inhabituelles – Les passeurs d’argent donnent souvent des informations client fausses ou incomplètes pour faciliter leurs transactions. Lorsque les informations communiquées par un client sont suspectes ou incomplètes, les établissements financiers doivent aller plus loin et, le cas échéant, recourir à des mesures de vigilance renforcée (EDD).
  • Des sociétés écran – Il est fréquent que les mules financières créent des sociétés écran pour dissimuler les structures de propriété effective sur lesquelles reposent les réseaux de blanchiment d’argent. Les comptes de ces sociétés fictives servent ensuite aux criminels pour acheminer des fonds illicites vers et depuis de multiples endroits.

Les établissements financiers doivent faire preuve de vigilance afin d’identifier et de signaler les activités et les transactions suspectes pour prévenir et détecter les mules financières.

Points importants à retenir

Pour atténuer le risque de blanchiment par des mules financières, l’équipe Conformité doit veiller à ce que ses politiques de connaissance du client (KYC) obligent ces derniers à fournir des justificatifs détaillés pour prouver leur identité et leurs antécédents financiers. De même, les profils des clients doivent être régulièrement vérifiés et actualisés pour s’assurer que toutes leurs informations sont fiables et à jour. De plus, à la lumière de l’évaluation des risques et de l’appétit pour le risque d’un établissement, les systèmes de supervision des transactions doivent être paramétrés pour identifier les indicateurs de risque liés aux passeurs d’argent qui sont énumérés ci-dessus.

Enfin, les établissements peuvent envisager d’étudier et d’évaluer leurs protocoles de partage d’informations pour contribuer à lutter contre la criminalité complexe contemporaine. L’équipe chargée de la conformité qui souhaite renforcer ses procédures d’échange d’informations se doit de lire le rapport du Groupe d’action financière (GAFI) sur la protection des données, la technologie et le partage des informations du secteur privé.

Publié initialement 13 décembre 2022, mis à jour 20 décembre 2023

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